Lignes-paysages

Lignes-paysages encre et fusain sur papier, 2022 J’ai emporté en résidence, à Saint-Sauveur en Puisaye, un ensemble de dessin datant de 2013, les premiers sillons tracés à nu, avec ma pointe-sèche, sur le papier encré. Le pigment venant de lui-même, par gravité, se poser dans le sillon. Ces dessins n’avaient jamais été montrés, et pourtant, je ne les avais jamais classés, rangés. Depuis neuf ans, ils étaient là, quelque part dans l’atelier. Lignes, branches hautes, tendues, arquées. Sur deux dessins, les lignes devenaient paysage. Il y avait à reprendre ce travail, à l’approfondir. J’ai aimé ces jours-ci, brouiller les pistes du feuillage au profit du paysage. L’épure du feuillage croisant celle du paysage. M’appliquer en chaque geste. Qu’il ne soit pas rabougri par facilité. Qu’il ne soit pas peureux, au risque de perdre un peu de précision. Garder la main haute, le geste entier, celui qui nait d’un corps ancré dans la terre.

Visages

Visages fusain sur papier, 2020 – 2022 SitVisage60.jpg Sitvisage19.jpg Sitvisage60atelier.jpg Sitvisage60detail.jpg SitVisage83.jpg Sitvisage87.jpg Sitvisage83detail.jpg Sitvisage90.jpg Sitvisage60carree.jpg SitVisage85.jpg Depuis toujours, je ne sais dessiner que des figures aux yeux absents, aux yeux ailleurs.Il suffit que j’écrive cette phrase pour réaliser, quelques minutes plus tard, un visage dont le regard me semble percer le papier. Ce qui ne veut pas dire que ce regard n’est pas ailleurs, lui aussi. Tellement présent qu’il est ailleurs. 9 février 2021 Le visage – proue de navire. Il est la force, ce qui va en première ligne.Ce qui, par là même, est le plus exposé. Alors apparaît la vulnérabilité. 10 mai 2021 Après des semaines à l’encre, je reprends l’humble travail de dessin au fusain, celui qui ne peut pas mentir. 14 juin 2022M.P. Journal d’atelier

Leopardi

L’infini-L’infinito, Giacomo Leopardi traduction Bernard Vanel. livre édité en 20 exemplaires, chaque exemplaire contenant un dessin original, 2019. éditions Le bousquet-la barthe SitLeopardiA.jpg SitLeopardiB.jpg SitLeopardiK.jpg SitLeopardiV.jpg SitLeopardiWbis.jpg SitLeopardiU.jpg SitLeopardixxx.jpg

L’ineffable

L’ineffable vidéo, 4 min 43, 2018 La vidéo entremêle images d’archives familiales – au revoir de la foule lors du départ d’un paquebot quittant l’île d’Yeu  – et photographies, réalisées par divers photographes, de figures seules semblant se recueillir. Les îles font des retrouvailles et des au revoir une magnificence. Le cérémonial des départs groupés, d’un lieu dédié, à heure définie, donne la base d’une solennité. La séparation d’avec la terre, d’avec les hommes que l’on quitte, ajoute à l’émotion : il y a dans ces gestes d’au revoir de la gratitude à l’autre, à la rencontre, et au delà, à la vie. Issues de mon iconographie personnelle, ces photographies présentent d’autres gestes de gratitude à la vie. Les visages n’y sont pas montrés, comme pour mieux préserver le mystère qu’est l’autre. De manière anonyme, ces figures de dos nous parlent de présence au monde. Elles semblent porter en elles un passé qui irradie de manière intemporelle, et être, on ne peut plus, présentes à l’instant.  Le désir que porte la nostalgie est moins celui d’une éternité immobile que de naissances toujours nouvelles (J-B. Pontalis). Aux bouffées de nostalgie, bien légitimes, qui pourraient nous faire nous courber sur le passé, ces photographies répondent par une invitation à nous redresser. Soit debout.

Jaillissements

Jaillissements pastel sur papier, 2018 J’ai emporté en résidence, à Saint-Sauveur en Puisaye, un ensemble de dessin datant de 2013, les premiers sillons tracés à nu, avec ma pointe-sèche, sur le papier encré. Le pigment venant de lui-même, par gravité, se poser dans le sillon. Ces dessins n’avaient jamais été montrés, et pourtant, je ne les avais jamais classés, rangés. Depuis neuf ans, ils étaient là, quelque part dans l’atelier. Lignes, branches hautes, tendues, arquées. Sur deux dessins, les lignes devenaient paysage. Il y avait à reprendre ce travail, à l’approfondir. J’ai aimé ces jours-ci, brouiller les pistes du feuillage au profit du paysage. L’épure du feuillage croisant celle du paysage. M’appliquer en chaque geste. Qu’il ne soit pas rabougri par facilité. Qu’il ne soit pas peureux, au risque de perdre un peu de précision. Garder la main haute, le geste entier, celui qui nait d’un corps ancré dans la terre.

Hommage à Franz Schubert

Hommage à Franz Schubert pastel sur papier cartonné, 65 x 50 cm, 2016Cette suite de dessin a été intégalement reproduite dans la revue Thoma n° 14, 2016. J’ai emporté en résidence, à Saint-Sauveur en Puisaye, un ensemble de dessin datant de 2013, les premiers sillons tracés à nu, avec ma pointe-sèche, sur le papier encré. Le pigment venant de lui-même, par gravité, se poser dans le sillon. Ces dessins n’avaient jamais été montrés, et pourtant, je ne les avais jamais classés, rangés. Depuis neuf ans, ils étaient là, quelque part dans l’atelier. Lignes, branches hautes, tendues, arquées. Sur deux dessins, les lignes devenaient paysage. Il y avait à reprendre ce travail, à l’approfondir. J’ai aimé ces jours-ci, brouiller les pistes du feuillage au profit du paysage. L’épure du feuillage croisant celle du paysage. M’appliquer en chaque geste. Qu’il ne soit pas rabougri par facilité. Qu’il ne soit pas peureux, au risque de perdre un peu de précision. Garder la main haute, le geste entier, celui qui nait d’un corps ancré dans la terre.

Hommage à Charles Juliet

Hommage à Charles Juliet encre, gouache et acrylique sur papier, 2012 La poésie de Charles Juliet est témoignage d’une difficile descente dans ses profondeurs et dans son histoire, qui mènera vers une lumière inespérée. Son écriture est résilience.A l’encre sur papier, Marjolaine Pigeon a tracé la traversée des ombres et la lueur qui sourd au loin. Elle souligne l’effort, le combat qui s’attache à ces moments.Dans le même temps, la technique employée incarne la fragilité. Ces œuvres disent par leur délicatesse que cette dénudation – renaissance est mouvement intérieur subtil d’ouverture. Cette tension : couleurs sombre / technique aérienne porte ces œuvres et les rattache à notre expérience humaine, difficile et exaltante, éprouvante et merveilleuse.La lumière se découvre, métaphore du bouleversement intime, qui peut naître d’un traumatisme ou d’une révélation, et permettant à chacun de naître à soi-même.Texte de présentation, exposition Passages, 2015.